Les Chemins de photos mis en abyme à Montréal d'Aude
par Michel Grenié
Cela fait plusieurs éditions que l’équipe de direction du festival D119 Chemins de photos, conduite par Guy Catalo, tirant le bilan des années antérieures, s’attache à faire évoluer touche par touche le contenu et le format du festival. Comment faire que les expositions proposées ne se limitent pas à l’accrochage de tirages sur des supports mais s’intègrent au mieux aux lieux qui les accueillent et contribuent ainsi à valoriser le patrimoine culturel ou naturel de nos villages ? Comment faire que les travaux artistiques montrés laissent entrevoir les changements à l’œuvre aujourd’hui dans le domaine photographique et plus largement dans celui de la création artistique ?Comment faire qu’un événement centré sur la photographie devienne le lieu d’une expérience partagée ?
Depuis quelques années, la programmation du festival propose, tout au long de la saison estivale, des déambulations pédestres au sein des expositions accueillies dans certains villages. C’est une formidable occasion donnée aux photographes de commenter leurs travaux devant le public présent et de répondre aux questions. Mais pour l’édition 2024, la programmation a été marquée d’une innovation qui va plus loin et a été de l’avis unanime des participants particulièrement réussie : la réalisation d’une performance dansée de Magali Revest autour du mur d’eau de Montréal lors de l’ouverture du festival.
Beaucoup de spectateurs présents, photographes en herbe ou aguerris, plongés au cœur de cet événement, ont pris des clichés pour en garder la trace. C’est donc tout naturellement que Guy Catalo a proposé que ces photos et toutes les autres traces possibles de cet événement puissent donner lieu, l’année prochaine, à une exposition spécifique.
En veillant, d’année en année, à proposer dans le cadre de sa programmation des performances artistiques, ce festival donnera aux participants l’occasion de s’interroger sur ce que nous disent les photographies de ce qui a eu lieu et n’est plus ainsi que sur la place de la photographie dans la construction de la mémoire, qu’elle soit personnelle ou collective.